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J'ai accompagné une petite partie du groupe à l'hôtel Quatre Saisons, après le petit-déjeuner. La star célèbre, l'Acteur X, y était arrivée hier depuis le Tennessee, en compagnie de son père, de sa grand-mère et de son agent. Le planning de la journée consistait pour les deux acteurs principaux à essayer les costumes. Mais également de permettre aux acteurs, à l'équipe en provenance du Japon et au réalisateur George Romero de se rencontrer et de faire connaissance. Nous sommes arrivés avec une heure d'avance. Je tuais le temps en vérifiant mon appareil photo, prenant des notes et en buvant l'excellent café de l'hôtel (qui était après tout un cinq étoiles de Beverly Hills). J'ai entendu finalement la voix inimitable de George Romero, qui provenait du hall. Plus sa voix se rapprochait, plus ma panique augmentait. J'essayais de ne plus penser au nombre de fois ou j'avais vu certains de ses films; j'essayais de ne pas penser au nombre restreint de personnes de par le monde que j'admirais autant que lui; essayais de me rappeler que les gens estimaient généralement qu'il était agréable à vivre; mais surtout, j'essayais de ne pas penser à ce que je ferrais s'il me prenait pour un connard fini. Avant que ma nervosité ne puisse s'extérioriser d'une façon ou d'une autre, George Romero pénétra dans la pièce. Il était en pleine conversation avec l'Acteur X au sujet du film "Le retour des morts-vivants". La première chose qui m'a surpris chez lui fut sa taille. Cela faisait douze ans que je ne l'avais pas vu et, pour une raison inconnue. Il m'a paru plus grand que dans mon souvenir. En fait, il dépassait tout le mode d'une bonne tête (d'accord, il y avait beaucoup de Japonais). Son visage était à moitié recouvert par une barbe grise et des lunettes de soleil cachaient ses yeux. Il avait un short kaki et des poils de poitrine gris sortaient par l'échancrure de sa chemise. Aussi bizarre que cette description puisse paraître, elle ne l'était pas. Toutes ces soi-disant bizarreries disparaissaient devant la chaleur de son sourire. Andy, de l'agence Size, pilota George à travers la pièce, pour lui faire faire les présentations. Lorsque mon tour est venu, il m'a tendu sa grande main. J'ai placé la mienne dans la sienne, en tentant d'invoquer toutes les forces qui me restaient et qui n'avaient pas encore disparu, victime du décalage horaire (qui se montait à seize heures). "Enchanté de faire votre connaissance" m'a-t'il dit. J'ai répondu par une plaisanterie oubliable (Hé, c'était mieux que de rester là à frissonner sans rien dire!). L'Acteur X fut également présenté à la même douzaine de personnes. Contrairement à George, il semblait plus en retrait, comme s'il essayait de contrôler la situation et les personnes présentes dans la pièce. |
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Sur le balcon de l'hôtel, se succédèrent (de gauche à droite et de haut en bas): George Romero - Adrienne Fantz - George, l'Acteur X et Norman en grande conversation, Adrienne et l'Acteur X |
L'Acteur X essaya ses costumes en premier. Les vêtements, basés sur ceux du personnage Léon, dans le jeu, lui allaient comme des gants. La matière bleue qui les constituait et qui était utilisée par les forces de police le mettait en valeur. Son visage était ombré par un début de barbe. On lui dit qu'il devrait se raser. Les Japonaises, et spécialement les jeunes filles, n'aimaient pas la pilosité faciale, lui dirent les officiels de Capcom. Puisque l'Acteur X était actuellement le second acteur étranger le plus populaire au Japon (le premier étant Léonardo DiCaprio), il devait se plier aux règles du jeu sous peine de perdre sa popularité, si éphémère au Japon. L'Acteur X a posé sur le balcon extérieur pour une séance de photos. Je tuais le temps en discutant avec son père, qui, bien qu'étant originaire du Tennessee, aimais plus le rock que la country. Nous avons parlé ensemble, avec l'Acteur X qui nous a rejoints un peu plus tard, de groupes tels que Led Zeppelin et les Ramones. J'étais heureux de découvrir qu'ils partageaient avec moi l'amour de la musique en concert et que l'Acteur X écrivait et jouait de la musique, tout comme moi. L'Acteur X, bien que n'ayant que quinze ans, nous a raconté une foule d'anecdotes provenant d'autres acteurs ou de lui-même. Son appréhension originale avait été remplacée par une attitude plus professionnelle du type "faisons-notre-boulot-correctement". Romero n'avait pas eu grand chose à dire sur les costumes car ceux-ci devaient ressembler à ceux du jeu vidéo. Sa présence parmi nous tenait plus de la marque de courtoisie. Il se prélassa avec nous dans l'air chaud de la Californie, en buvant des jus de fruits et en riant même de mes blagues les plus stupides (pardon, George). Mon anxiété avait disparu en un rien de temps. George, malgré son expérience en tant que réalisateur de films, m'a stupéfié par son absence d'ego. Il était moins un réalisateur, dans le style grandiose d'Hollywood, qu'un mec-qui-faisait-des-films. Je l'aimais bien. Une fois que l'Acteur X eu terminé sa séance, ce fut le tour de l'actrice principale. Une blonde enjouée du nom d'Adrienne Frantz, qui était habituée des soap comme The Bold and the Beautiful et du show Sunset Beach d'Aaron Spelling. Elle a traversé la pièce avec un sourire ravageur et s'est glissée dans son costume rouge. Elle a pris ensuite la pose à l'extérieur, sur le balcon. Elle n'était pas bêcheuse et encore plus disponible que l'Acteur X, d'une certaine façon. Sa compagnie fut très agréable. Nous avons terminé pour 14h00. Le reste de la journée s'est déroulé à l'hôtel Century Plaza où j'ai dû assister à plusieurs réunions. Elles avaient trait à des détails infinitésimaux concernant la couverture médiatique du tournage. Avec tout ce bourrage de crâne, je commençais à me demander si le jeu en valait vraiment la chandelle. Dans un effort de conciliation, je me suis fais servir de la nourriture mexicaine au dîner, ce qui aurait été impossible à obtenir au Japon. |
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Dans une des chambres de l'hôtel eurent lieu les essayages (de gauche à droite et de haut en bas): Les deux costumes, identiques à ceux des héros des jeux vidéo - l'Acteur X essayant son costume |
Le texte est © Wesker pour SurvivHor © 2001, tous droits réservés |